La pandémie de Covid-19 a un effet dévastateur sur l'industrie du tourisme dans le monde entier. En effet, la crise a plongé le secteur dans le désarroi, à quelques exceptions près.
L'industrie muséale est un sous-secteur qui a été considérablement influencé par l'urgence sanitaire. Mais quel est le tableau complet de la situation ? Pour en savoir plus, nous devons jeter un coup d'œil à l'index des musées de TEA et AECOM, qui a analysé la situation du secteur sur tous les continents.
Une baisse drastique mais plus d'innovation
Selon le rapport, les musées les plus populaires du monde ont enregistré une baisse de 78 %, ce qui fait de ce secteur l'un des plus touchés de toute l'industrie du tourisme.
Et s'il est vrai que la reprise en cours est prometteuse, le nombre élevé de visiteurs, notamment pendant les week-ends, a également mis en lumière un autre problème du secteur : la pénurie de personnel.
Toutefois, malgré ces indicateurs inquiétants, le secteur des musées a également fait preuve d'une grande résilience et d'un sens de l'innovation dans une période très difficile.
De nombreux musées ont commencé à étendre leur offre en ligne dans le but d'entrer en contact avec un public plus large, notamment la jeune génération. Ainsi, même en dépit de leurs portes fermées, les musées ont pu survivre et offrir au public un contenu et des expériences inestimables.
Particularités régionales
Sur le plan régional, l'Europe a enregistré une baisse de 76 % des visiteurs dans les musées les plus populaires du continent. Le Louvre est resté en tête de liste avec une diminution de "seulement" 72 %, principalement en raison d'un début d'année 2020 positif.
Le British Museum et la Tate Modern de Londres ont quant à eux enregistré une baisse de 80 % et 77 %, respectivement. L'industrie muséale italienne a été la plus touchée par la pandémie en Europe, les musées du Vatican ayant enregistré une baisse de 81,1 %.
Les musées nord-américains ont été encore plus mal lotis que les européens, avec une baisse moyenne de 81 % pour les 20 musées les plus populaires du continent. Le Musée national d'histoire naturelle de Washington, par exemple, a enregistré une baisse incroyable de 86,4 %.
Cependant, les musées américains ont fait preuve d'une grande résilience et se rétablissent progressivement, comme le montrent les données de 2021, certains musées ayant même été obligés de refuser certains visiteurs après avoir atteint leur capacité.
Les musées asiatiques ont également été durement touchés par la pandémie (-72 %), mais moins que les musées européens et nord-américains. Il faut noter que si la fréquentation de la Chine a été dopée par une forte demande intérieure, Taïwan a quasiment échappé aux effets de la pandémie en raison de sa géographie.
Néanmoins, les baisses en Chine sont encore importantes. Le Musée national de Chine à Pékin, par exemple, a connu une baisse de 78,3 % de sa fréquentation, tandis que le Musée chinois des sciences et des technologies a enregistré une baisse de 82,3 %.
Il est toutefois intéressant de noter comment certains musées chinois ont fait face à ce verrouillage. Par exemple, le musée Sanxigdui, dans le Sichuan, a été contraint de fermer ses portes un jour seulement après son ouverture en 2020, mais il a réagi en organisant une cérémonie d'ouverture entièrement virtuelle, qui a attiré environ 160 000 "visiteurs".
Une révolution numérique dans le secteur
En rapport avec ce qui précède, il faut mentionner qu'une révolution numérique est en cours dans le secteur, qui va de pair avec la tendance générale de la société.
La pandémie a créé une forte demande et une offre de produits numériques et virtuels. Si certaines activités reviendront probablement à leur format présentiel, d'autres ont complètement changé au point que les choses resteront probablement identiques à l'avenir.
Le rapport indique que le développement technologique a eu lieu dans toutes les régions analysées, bien qu'il soit particulièrement visible en Amérique du Nord et en Chine. Dans ce dernier pays, les musées ont utilisé des plateformes de médias sociaux populaires telles que WeChat et Weibo pour se promouvoir.
Ces évolutions ont permis aux musées d'atteindre des publics inaccessibles, par exemple les jeunes, les mères qui travaillent, les personnes handicapées ou les personnes âgées ayant des problèmes de mobilité. Néanmoins, certaines inquiétudes subsistent quant à l'accès aux plateformes numériques, les parties prenantes appelant à une solution plus équitable.
Perspectives post-pandémie
Les avantages des formats numériques et virtuels sont évidents, qu'il s'agisse de leur flexibilité ou du fait qu'ils sont tout simplement moins coûteux. Toutefois, la forte demande actuelle d'expériences muséales en personne indique clairement que le public est désireux de revenir dans les musées.
Dans ce contexte, comme mentionné ci-dessus, il semble rationnel de dire que les plateformes virtuelles ne s'imposeront pas dans toutes les catégories de l'offre muséale. Cependant, elles doivent être considérées comme un investissement pour l'avenir dans un marché extrêmement compétitif.
Et si la pandémie a entraîné de nombreuses difficultés et luttes pour le secteur des musées, le rapport estime en général que les musées reviendront en force dans la sphère culturelle, principalement grâce à leur créativité et leur ingéniosité.
Les 5 meilleurs musées du monde
1 Louvre, Paris, France
2 Musée national de Chine, Pékin, Chine
3 Musées du Vatican, Vatican, Cité du Vatican
4 Le Metropolitan Museum of Art, New York, États-Unis.
5 British Museum, Londres, R.-U.